A la fin du XIème siècle, le catharisme apparait dans le Languedoc-Roussillon et s'y développe grâce à la protection des seigneurs méridionaux, alors fort prospères et très indépendants du pouvoir monarchique Capétien.
Les Cathares (nom d'origine grecque signifiant "pureté") contestent à l'Eglise catholique Romaine d'être la seule à détenir la Vérité religieuse, et veulent une église plus pure tout en restant chrétiens. La doctrine cathare oppose le bien et le mal. Le monde visible est l'oeuvre de Satan, "la véritable église de Dieu, c'est le coeur de l'homme".
Cette doctrine va se répandre grâce aux Parfaits, hommes ou femmes ayant reçu le "Consolamentum".
Ils parcourent le pays, mènent une vie chaste et austère, pour porter le message cathare.
Les seigneurs les accueillent dans leurs châteaux et leur offrent leur protection.
Le mouvement prend une telle importance qu'il inquiète Rome et le Pape Innocent III ainsi que le roi de France Philippe Auguste, qui voit là une occasion d'étendre ses possessions territoriales.
Ce sera la croisade des Albigeois, sous la conduite de Simon de Monfort qui durant un demi-siècle va pourchasser dans tout le Languedoc "l'hérésie" Cathare. Il nous reste aujourd'hui très peu de traces de cette religion car celle-ci ne prêtait que peu de valeur aux richesses matérielles. Seules d'imposantes ruines témoignent aujourd'hui encore de l'ampleur qu'avait pris cette religion avant d'être réduite à néant et perpétuent son souvenir.
La croisade des Albigeois. Ce fut une véritable guerre qui dura 20 ans, de 1209 à 1229. C'est à Albi, terre de tolérance que débuta cette croisade qui lui donnera son nom tristement célèbre. Mais c'est Béziers qui connut le premier grand massacre en 1209. Le jour même où le siège fut mis en place, la ville fut prise suite à une imprudence dûe certainement à un excès de confiance des Biterrois. Et ce fut le 'Gran Mazel', massacre, saccages et incendies. Ce 22 juillet 1209, la ville fut noyée dans le sang en quelques heures, probablement à titre d'exemple. Pas moins de 10000 personnes furent massacrées, loin de tous être cathares. Il en reste la tristement célèbre phrase de l'abbé de Cîteaux à l'un de ses guerriers, incertain de savoir distinguer les hérétiques : "Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens..."
La terreur n'avait plus qu'à se propager.
Carcassonne ensuite fût assiégée et c'est pour éviter qu'un massacre se reproduise que le Vicomte Raimond Roger de Trencavel se rendit aux assaillants le 15 août... et fut fait prisonnier dans un cachot de sa propre cité où il mourut 3 mois plus tard.
Un an après le massacre de Béziers, le 22 juillet 1210, après avoir longtemps résisté au siège des armées de Simon de Monfort, Minerve cède et c'est le premier grand bûcher. 180 Bons hommes et Bonnes femmes se précipitèrent dans les flammes plutôt que renier leur religion.
400 cathares brûlés à Lavaur, et ailleurs. C'est à Toulouse que s'attaqua l'Inquisition et c'est là que se termina la vie de Simon de Monfort, tué par un tir de catapulte. Plus tard, Toulouse céda et les Parfaits, acculés, furent forcés de quitter les villages et n'eurent plus que les châteaux pour se réfugier. Ils ont pour nom Aguilar, Lastours, Termes, Puivert, Puilaurens, Roquefixade, Peyrepertuse, Monségur, Quéribus pour n'en citer que quelques uns parmi les plus connus. Ils furent tous pris, les uns après les autres et il ne reste plus aujourd'hui que les ruines de ces forteresses, témoignages de 50 ans de persécution.
Vous trouverez plus d'information sur l'idéologie et l'histoire du Catharisme dans les nombreux livres qui traitent du sujet (voir bibliographie). Enfin, on peut citer deux Cédéroms : "Voyage en terre d'Oc : le Catharisme" et "Terres Cathares", la revue Bimestrielle "Pays Cathare" ainsi que le site internet de référence http://www.cathares.org.
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